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Insolite
Le 8 août 16
On ne le sait pas toujours, mais l’hirondelle est un oiseau protégé…
« Oui. L’hirondelle est protégée au même titre que son lieu de nidification, qu’il s’agisse de l’hirondelle rustique qui vit dans les étables, les garages ; de l’hirondelle de fenêtres qui fait son nid sous les toits, en façade ; de l’hirondelle de rocher, qui vit principalement sur les barrages ou dans les carrières, ou de l’hirondelle de rivage, que l’on retrouve sur les bords de Loire, dans de petites falaises de sable. »
L’hirondelle est-elle vraiment menacée ?
« Bien sûr. Il y a 10 ans, la Ligue de protection des oiseaux a décidé de mesurer la population d’hirondelles dans la Loire. Résultat : le nombre d’hirondelles a baissé de 30 % en 10 ans. »
Quelle en est la cause ?
« D’abord, l’évolution du monde agricole. Il y a 20 ou 30 ans, il y avait des hirondelles dans toutes les étables, dans toutes les granges et sur les façades des maisons, dans tous les hameaux, tous les villages… L’utilisation d’insecticides, qui s’est banalisée depuis les années soixante-dix, a considérablement impacté la ressource en nourriture. Et puis, la transformation et la modernisation des bâtiments agricoles, mais aussi la diminution des fermes, ont réduit considérablement les sites de nidification. Car ce qu’aimaient les hirondelles, c’était justement ces petites étables, assez fermées, chaudes, avec des bêtes à l’intérieur qui leur procuraient de la nourriture à profusion : mouches, moucherons, moustiques, papillons… Quant à l’hirondelle des fenêtres, avec la rénovation des façades et des dessous de toit, elle a fui des villages. »
Comment peut-on les protéger ?
« Il faut dire aux gens de ne plus utiliser d’insecticides, même dans les jardins ; de trouver des solutions plus naturelles et surtout de ne pas enlever les nids, sous peine d’amende. On peut aussi installer des nichoirs qui se fixent facilement sous les toits. »
Comment sont-elles observées par la LPO ?
« Le réseau départemental Hirondelle de la LPO Loire termine sa dixième année de suivi sur de nombreux sites dans le département. Comme chaque année, des bénévoles observent avec attention les hirondelles vivant près de chez eux et nous renvoient les informations sur le nombre de couples, le nombre de nids occupés, parfois les nichées et le nombre d’oisillons envolés. L’année dernière, 133 sites ont été suivis durant la période estivale sur 101 communes dans le département. »
D’où arrivent les hirondelles que l’on peut voir en ce moment dans la Loire ?
« Elles arrivent, début avril, d’Afrique subsaharienne, entre le Sahel et l’Afrique du Sud. Chaque année, elles reviennent au même endroit et s’installent dans les mêmes nids qu’elles réaménagent. Les adultes s’accouplent et auront deux ou trois nichées durant le printemps et l’été avec entre deux et six oisillons par portée. Comme il s’agit d’oiseaux migrateurs, ils repartent en Afrique en septembre. Mais il y aura lors de cette migration de grosses pertes lors de la traversée de la Méditerranée, sans oublier les nombreux prédateurs : faucons et éperviers qui se nourrissent, entre autres, d’hirondelles. »